17/08/2010 – 08 h 39 – AZ Diest

Après deux années de tentatives infructueuses, après deux fausses couches et beaucoup de larmes, Maman et Papa sont enfin récompensés. Ils avaient presque perdu tout espoir, mais me voici enfin !!!
Tour de suite, c’est le grand Amour, avec un grand A, et je sens que je n’aurais pas pu mieux tomber, ils sont tous les deux fous de moi. Tout le monde autour de moi craque pour mes longs cheveux fonçés, mes jolis yeux et mon sourire canaille.

12/09/2010

Maman et Papa organisent mon « baby borrel » dans le jardin. Ils ont invité une centaine d’amis pour venir me fêter. J’ai passé toute l’après-midi dehors et je leur ai montré comment je savais être sage. C’est vrai que j’étais sage, j’ai à peine pleuré la nuit, j’ai tout de suite bien dormi et lorsque quelque chose n’allait pas, il me suffisait d’appeler, oui, juste un petit cri, pas la peine d’hurler, je savais que Maman ou Papa arriverait dans les dix secondes.
Il n’y avait qu’une chose qui me faisait pleurer, c’est quand on s’arrêtait devant un feu rouge, alors là, je vous dis pas, même Johnny aurait pas fait mieux !
Ca faisait toujours rire Maman et Papa.

09/10/2010

Mon Papy et ma Mamy fêtent leurs 60 années de mariage j’adore ça, les fêtes, il y a plein de monde autour de moi, hihihi …
Mais voilà, quatre jours plus tard, mon Papy s’est endormi paisiblement pour toujours.

19/10//2010

Funérailles de mon Papy, et j’ai un peu de fièvre, rien d’alarmant, le nez qui coule, pas plus que ça.

20/10/2010

J’ai toujours un peu de fièvre et je tousse un peu aussi.
Ma Maman ultra prudente, décide quand même de consulter le pédiatre.
A l’AZ Diest, ils décident de me garder quelques jours, c’est sans doute le virus RSV un peu en avance sur la saison. Un peu d’apport d’oxygène quand j’en aurais besoin, et dans quatre ou cinq jours, retour à la maison.

24/10/2010

Ce n’est pas le virus RSV, mais on ne sait pas quoi. Il y a quelques cultures en cours, mais on doit attendre les résultats.
Comme je tousse de plus en plus, l’AZ Diest décide de me transférer à l’UZ Leuven.
Comme je suis quand même sous perfusion, ma Maman chérie peut enfin une bonne fois dormir à la maison, dans son lit, et c’est mon Papa qui reste la nuit avec moi.
On ne dort pas à cause de mes nombreuses quintes de toux, et mon Papa me redresse à chaque fois pour m’aider à expectorer, il me parle très calmement pour me rassurer et il me donne plein de bisous.

25/10/2010

Le staff décide de me transférer en soins intensifs pour m’aider à respirer car cela devient de plus en plus difficile, voire impossible, et mon rythme cardiaque avoisine les 200/250 battements par minute, trop, beaucoup trop !.
Bref, je m’épuise de minute en minute et il faut que ça se régularise car à la longue, le cœur risque de lâcher.

26/10/2010

Premier choc pour Maman et Papa, les médecins m’ont intubée et raccordée à une aide respiratoire, je suis aussi plongée dans un sommeil artificiel léger.
Je respire maintenant normalement 40 à 50 par minute et mes battements sont descendus à 120.
Les radios des poumons ne sont pas géniales, il me reste peut-être 15 % intact, le reste est atteint.
Antibiotiques, anti-douleurs, aérosols, oxygène en permanence…cela freinera la progression de la maladie, mais les dégâts causés aux poumons, mon organisme doit les réparer seul.

Les jours qui suivent

c’est la descente aux enfers, mon état se dégrade de plus en plus.
Deuxième choc pour Maman et Papa chéris, j’ai reçu une transfusion je suis raccordée à un poumon artificiel : mon sang est pompé hors de mon corps, est filtré et réoxygéné, puis réinjecté à l’intérieur, tout cela pour soulager au maximum mes poumons pour qu’ils puissent se reposer et récupérer du terrain.
Les médecins vont aussi raccorder une dialyse pour soulager les reins qui commencent aussi à montrer des signes de faiblesse.
Mon état va rester stable comme ça pendant quelques jours, critique mais stable…

Seulement voilà, il y a une lourde échéance à l’horizon, le poumon artificiel, on ne peut l’employer que deux semaines environ, sinon, risque de complications en tous genres.
Donc, il faudra bien un jour le débrancher, et ce jour là, je devrai pouvoir respirer à nouveau toute seule … sinon …

Entretemps, le verdict est tombé : c’est la coqueluche !

Maman et Papa m’encouragent sans arrêt, ils me répètent sans cesse combien ils croient en moi et combien ils m’aiment.
Je les entends mais je ne sais leur répondre qu’en remuant mes petits doigts et en les serrant autour le leur index, car ils me tiennent la main tout le temps.

4, 5 et 6/11/2010

Mon état général reste critique mais stable, ce qui à l’air de satisfaire les médecins.
Les radios de ces trois derniers jours montrent une légère amélioration au niveau des poumons.
Mon Papa m'a chanté "The Power of Love" pour me donner du courage et me dire combien il m'aime.
Je me bats et la maladie recule petit à petit.
Papa et maman en pleurent de joie, et c’est presque l’euphorie.

07/11/2010 pendant la nuit

Un premier appel de l’hôpital vers les 3 heures pour dire que ça n’allait pas trop bien, et un deuxième à 6 heures pour dire que j’avais fait un empoisonnement sanguin et que j’ai reçu une transfusion complète.
Papa et Maman peuvent venir en dehors des heures de visite très strictes … je crois qu’ils ont compris ce qui se passait…
Quand ils sont arrivés, le docteur leur a expliqué que ça n'allait pas du tout, que j'avais déjà reçu 5 fois plus d'antibiotiques que la dose prévue, et que mon état ne cessait de reculer et que ..."nous allons la perdre".
Maman et Papa ont hurlé "NON" et ont continué sans cesse de m'encourager, mais le docteur leur a expliqué que la situation était irréversible, que j'étais arrivée au bout de mes forces, et qu'ils allaient lentement débrancher les machines, sauf l'aide respiratoire afin que je n'étouffe pas.
Ils m'ont mise dans les bras de Maman, dos tourné aux moniteurs, et lentement, toutes les valeurs se sont mises à diminuer.
Mon Papa les a suivies, seconde après seconde, jusqu'à ce qu'elles soient toutes tombées à zéro, et là, ....c'était fini !

Maman chérie, Papa chéri, je pars mais je ne vous quitte pas, je vous aime !

Lore

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